État du marché du regroupement de crédits en France

Le marché du regroupement de crédits en France, tout comme celui du crédit immobilier, est actuellement impacté par des taux d’usure exceptionnellement bas et des coûts de refinancement élevés. Ces éléments posent un défi majeur aux banques qui ont du mal à intégrer leurs marges et les coûts de risque dans les taux d’intérêt pratiqués.

Le regroupement de crédits présente deux caractéristiques notables : il ne nécessite pas de domiciliation bancaire, mais les emprunteurs qui y recourent sont parfois moins enclins à une gestion financière rigoureuse, ce qui augmente le risque associé.

Face à ces spécificités, les prêteurs sont contraints d’ajuster leurs tarifs, même si certains de leurs produits doivent respecter les mêmes taux d’usure que les prêts immobiliers.

En résultat, des subventions ont été nécessaires pour maintenir la production, mais pour les acteurs moins rentables, cela a entraîné la suppression de certaines lignes de produits, un resserrement des normes et une production sous quota.

Évolution préoccupante de la production de regroupement de crédits en France

Au premier trimestre 2023, le marché du regroupement de crédits a traversé une période difficile, enregistrant une chute importante de près de la moitié de sa production par rapport à l’année précédente. En 2022, le secteur avait atteint un volume impressionnant de 4,8 milliards d’euros. Cependant, les prévisions pour 2023 sont moins optimistes, avec des estimations situées entre 2,5 et 3 milliards d’euros. Cela représente un retour aux niveaux de production que l’on a pu observer en 2009. Cette évolution s’explique en grande partie par les taux d’usure extrêmement bas et les coûts élevés liés au refinancement, qui ont mis à mal la rentabilité des acteurs du marché. Ces chiffres témoignent des défis auxquels est confronté le secteur du regroupement de crédits en France.

Regroupement de crédits : Quelles sont les perspectives à venir ?

Bien que le marché du regroupement de crédits ne soit pas encore totalement stabilisé, les récentes augmentations du taux d’usure des crédits, associées à une stabilisation des taux de refinancement, laissent entrevoir une lueur d’espoir en permettant une légère marge pour couvrir les coûts liés aux risques. Cette opportunité pourrait entraîner des assouplissements des normes au cours du deuxième semestre, offrant ainsi une perspective positive.

Cependant, il est important de noter que les pertes enregistrées en 2022 et le niveau accumulé de risque ont eu des répercussions significatives sur les acteurs du marché. De plus, les productions déficitaires pourraient impacter la rentabilité à long terme de certains acteurs.

Enfin, il convient de signaler que la réforme du crédit à la consommation adoptée par l’Union européenne pourrait également influencer le marché du regroupement de crédits. En particulier, les LOA (location avec option d’achat) pourraient être incluses dans le cadre des taux d’usure, ce qui pourrait réduire leur rentabilité et avoir des conséquences sur leur attractivité pour les emprunteurs. Les acteurs du marché devront surveiller de près ces évolutions réglementaires pour s’adapter efficacement à un environnement en constante évolution.